Table banc

Ma nièce a quelques vieilleries endormies à même le sol dans une parti encore inhabitée de sa maison. Me voyant de passage chez ma maman, elle m’a apportée de la matière à révéler. Ici une vieille porte double. 

Il a été décidé de la transformer en table banc, mais en gardant au maximum son cachet d’origine.

Aujourd’hui, modifiée, elle est j’espère bien à sa place. N’ayant pas pu voir sa destination finale, je l’imagine juste tranquille et accueillante. Avec ses humbles cachettes toujours pleines de sucreries, de joujoux, de clés de bagnole, ou autres objets, utiles, superflus. Elle a deux nouvelles faces, ensoleillées chacune à leur tour. Pouvant accueillir à souhait, des tasses de thé, chaudes, parfumées, enivrantes, ou une fois dépliée, des paires de fesses, que j’espère, du même acabit. Le tout en joyeuse et astucieuse harmonie.

Pour tenir solidement assemblée toutes ces faces anciennes et élimées, j’ai quand même du sélectionner une belle vieille poutre en chêne qui ne demandait rien, bien au contraire. Demeurant sous un abri lumineux, discrète, tranquille. Elle dominait depuis trop longtemps un tas d’autres de ses congénères, croyant jouir sans fin de sa face caché, abaissant ses semblables, et leur volant chaque jour leur dose de lumière. Elle m’est apparue comme la condamnée.

Sa mission, divisée en quatre, serait dorénavant de supporter sans broncher l’ombrage des autres , ainsi que les joyeusetés de leur vie nouvelle !

Équilibrer les rôles et les places de chacun restera la difficulté de ce petit jeu de construction. J’espère simplement avoir réussi le pari.