Sciebelle
Bricoleur amateur de beaux outils, j’ai craqué pour une ancienne scie à chantourner ! Je l’ai acheté sans même en faire le tour, tellement j’avais l’envie et l’espoir de m’en servir. Enfin une machine qui ferait le taf, sans bruit, à la vitesse que nous voudrions, elle et moi, le tout, sans dépense d’énergie nucléaire. C’était sans compter sur ma naïveté, et mon envie de tout voir en rose.
Une foi la poignée de billets donnée au vendeur, l’engin chargé dans le coffre. Déjà, je remarquais une première anomalie, la pédale d’entrainement était cassée. Pas grave me dis-je tellement j’étais heureux et impatient de la placer dans mon atelier, pour y découper pleins de sinueux tracé dans plein de belles planches.
Eh oui, je m’étais un peu beaucoup fait avoir, la machine était hors d’usage ! La pédale, le jeu dans le mécanisme, et surtout l’instabilité de la machine la rendaient tout simplement inutilisable ! Je n’avais pas vu le pied central cassé et ressoudé de travers. Bref, j’étais furax, mais bizarrement quand même heureux d’avoir cette joulie machine à la maison.
Je l’ai placé contre le mur de l’atelier parce qu’inutilisable mais tellement joulie. Par contre, non de d’la, elle en prenait de la place. J’en ai rapidement eu marre, mais tant pis, j’étais bien entouré !
Elle aurait dû me servir à découper les formes complexes d’une paire d’ailes que j’avais imaginé transformer en banc. Ses ailes, je les ai finalement découpées à la main. Lentement, très lentement. Pour finir, elles aussi ont terminées contre le mur, accrochées à un clou. Le projet pour lequel elles furent fabriqué ayant avorté, faute au ratage de la recette aux neurones.
Les ailes accrochées au dessus de la scie, il ne fut pas très difficile de les imaginer fusionner ensemble , et ne faire plus qu’une !
L’idée ? Mélanger des recalés, des éliminés, des ratées, et en faire une renversante bête de choc !
Unis, les ennemis, la scie, la planche, une chignole, un morceau de vigne vierge. Tenteront sans jamais reculer, d’entrer en symbiose avec le dominant. L’opprimeur, le destructeur affamé, l’extraordinaire aliéné. L’humain !
Pourquoi ?
Pour vivre simplement un extrait de rêve, une métamorphose heureuse et universel. Une seconde !
- scie a chantourner
- deux coupelles inox
- deux lampes ampli guitare
- un long ressort coupé en quatre
- une chignole
- un crochet rouge
- petit morceau d’échelle de piscine
- petit morceau grillage fin
- un morceau de plomb de couvreur
- morceau de vigne
- deux belles planches (ailes et pattes)
- deux fers à béton
- deux tubes parasol
- visserie