Ukulélé

corps ukulélé - luthier - Joel decaix - joeldecaix

Voici un petit ukulélé soprano sortant un peu des sentiers battus.

Il a une taille un peu plus petite que la moyenne des sopranos. Sa forme générale est différente du standard Martin. Ces autres différences vont des ouïes au chevalet en passant par le barrage de table, bref, à peu près tout ce qui le constitue ! Par exemple le chevalet, joli n’est-ce pas ? Oui, mai il n’est pas de moi, je l’ai emprunté à l’extraterrestre de la lutherie, l’extraordinaire Rick Toon. Je crois même savoir qu’il avait dessus, un dépôt de brevet en cours au moment où j’ai fabriqué mon joujou. Ce chevalet n’a rien apporté à mon ukulélé, ni même le barrage, ni même les ouïes, le bois, le sillet en bronze, le noir vernis, la beauté naturelle de l’engin. Rien y a fait  Le ukulélé plus petit que la moyenne, fabriqué par un amateur, sonne moins fort qu’imaginé ! Sauf à mon imaginaire à moi, et là, c’est carton plein !

Je pense qu’en retravaillant les dimensions, le chevalet et surtout le barrage, ce ukulélé à un beau potentiel, tant il fait de l’œil aux passants !

Ce ukulélé est EXCEPTIONNEL ! Malgré mes critiques à son sujet. Le bois dont il est fait est rare, très rare aujourd’hui en France, surtout dans des dimensions telles que le spécimen que j’ai acquis (huit ou neuf mètre, presque cinquante cm de diamètre). Ce bois, c’est l’Acacia mearnsii, black Acacia pour les aficionados de la lutherie ! Mon bois que c’est le mien, que c’est moi qui l’a trouvé est made  in Méditerranée, made in Corse. Plus fort encore, il est made in derrière ma cuisine ! J’ai eu une chance extraordinaire de trouver ce bois à quelques petits mètres de ma maison, juste derrière la cuisine. Baratin ? Non, non ! L’arbre ayant les branches fragiles, il fallait l’abattre, il y avait trop de risques pour la toiture toute neuve de la maison ! Ce Mimosas, oui, c’est un Mimosa mise à part son tronc était très peu esthétique, pour un Mimosa, donc, à cette époque, nous n’avons pas eu trop de remords à l’abattre ! C’est là que j’ai compris que cet arbre là était exceptionnel ! À la couleur du bois fraîchement coupé, il était d’un rose, cerné de rouge, de marron, de violet intense, du jamais vu pour moi. Et en effet, après l’aide de luthiers très pointus sur le sujet, il a été unanimement conclu que c’était du black acacia.

Aujourd’hui, on peut dire du ukulélé à Jojo, qu’il est unique, et ça, je le dois à dame nature qui a bien voulue me l’offrir. Pour cela, mais pas que, je la remercie infiniment, l’idolâtre encore plus aujourd’hui, et à jamais demain !

Ps : le bois fraîchement coupé sur les photos n’est pas du black Acacia, mais de l’amandier 😉 Le Mimosa lui, a dû passer par la scierie…